Ictus présente, en collaboration avec Eva Reiter et Karin Harrasser, responsable d’études culturelles à l’université de Linz, non pas un concert classique mais une lecture-performance-concert autour du thème de la colonisation et de la décolonisation de la musique.
L’époque des missions jésuites dans la région bolivienne de Chiquitanía, au XVIIIe siècle, a vu l’émergence de genres hybrides, à la fois étranges et superbes, nés de la fusion de la musique baroque et de la culture musicale autochtone. Eupepsia/Dyspepsia redonne vie à ce répertoire à travers l’association d’instruments baroques et électroniques. À la demande d’Ictus, Angelica Castello, Freddy Vallejos, Eva Reiter et Jorge Sánchez-Chiong ont également composé quelques petites pièces pour compléter ce programme.
Dans cette lecture performée, le motif Eupepsia/Dyspepsia devient une métaphore et une mise en pratique des « relations transatlantiques ». Les missionnaires utilisaient la musique pour convertir et « civiliser » les populations autochtones. Animés de cette vision préjudiciable, ils ont déstabilisé les communautés autochtones par l’apport d’influences européennes. Cette époque allait également favoriser l’émergence de mondes nouveaux et fragiles qui trouvèrent aussi leur expression dans la musique. Eupepsia/Dyspepsia entend donc présenter des formes musicales hybrides (entre baroque et musique contemporaine, compositions d’Europe et du Nouveau Monde, collages texte-sons…). L’idée n’est pas de proposer une solution, une nouvelle approche ou même un remède, mais de susciter une réflexion sur les conséquences à long terme de la violence culturelle.
Bien à savoir: Spectacle en anglais, avec sous-titres néerlandais.